Cosmétique bio : la lame de fond ?
INTERVIEW
Le discours bio est sûrement l'une des tendances actuelles les plus fortes en cosmétique. Fait révélateur : lorsqu'ils traitent de cosmétique, les blogs se passionnent pour la cosmétique bio.
En exclusivité pour Cosmeo blog, Nathalie Baudoin, créatrice de Greenpress, agence de communication au service des entreprises vertes, a bien voulu répondre à mes questions :
Cosmeo - Comment expliquez-vous l'émergence de la vague bio en cosmétique ?
Nathalie Baudoin - Le bio en cosmétique est la suite logique du boom du bio dans l'alimentaire. La nouvelle génération de consommateurs de produits bio est plus urbaine et plus féminine que la précédente.
En faisant plus attention à ce qu'on mange, on en vient inexorablement à faire plus attention à ce que l'on se met sur la peau. La cosmétique bio existait avant, mais ce domaine intéressait moins les "bio-tradi".
Cosmeo - Les attaques que la cosmétique a subi ces derniers temps ont-elles favorisé l'émergence des marques bio ?
NB - Divers mouvements (Green Peace, Que Choisir, certains médias) ont contribué à faire connaître au grand public l'existence possible de risques dans l'utilisation de certains ingrédients issus de la pétrochimie.
Les journaux féminins mettent l'accent sur le côté nature et écolo, mais ils sont quand même un peu embêtés, à cause des annonceurs...
Cosmeo - En cosmétique, quelles sont selon vous les marques ou les distributeurs qui ont le discours "bio" le plus convaincant, le plus innovant ?
NB - Les marques qui font des produits bio certifiés par un label type BDIH ou Cosmebio (Ecocert) me semblent plus convaincantes car les labels témoignent d'une démarche globale. Malheureusement, ces labels sont encore mal connus du grand public.
Je trouve qu'une marque comme Weleda a une démarche intéressante, avec sa culture de plantes médicinales ou la protection des espèces.. A regarder également, un petit distributeur qui monte, présent uniquement sur Internet aujourd'hui, Cosmaterra.
Cosmeo - Cette vague bio peut-elle à terme mettre les grandes marques en difficulté et renverser le marché ?
NB - Au fond, je crois qu'il en faudrait beaucoup plus pour mettre réellement les grandes marques en difficulté. On peut leur faire confiance pour adopter le "discours" bio qui plaira et réussir à mettre l'accent sur une ou deux choses qu'elles auront retiré de leurs produits (ex : les parabens). Mais qu'en sera-t-il réellement du reste de la composition des produits, qu'en sera-t-il de leur éthique réelle vis-à-vis des consommateurs et de l'environnement ?
Reste qu'il faut toujours des mouvements alternatifs comme celui là pour faire avancer les choses...
A visiter : le site de Greenpress