29 sept. 2008

Un nom négatif, c'est vendeur ?

Trouver le nom d'un produit est parfois une véritable épreuve : non seulement il faut que le nom soit porteur pour le projet, mais encore faut-il qu'il soit disponible (c'est-à-dire que personne ne l'ait déjà utilisé pour un produit similaire). Or, plus un nom est évidemment porteur, plus il y a de chances qu'il soit déjà pris. Le calvaire juridique commence...

Mais qu'est-ce qu'un nom porteur ? Dans l'univers de la beauté, j'entends souvent qu'il faut un nom mémorisable, international, cohérent avec le concept du produit et véhiculant des valeurs positives. Positif ne signifie pas exempt de transgression : la rebellion est aussi fortement valorisée, et des noms comme Insolence, Indecence, l'Interdit, Opium, l'Anarchiste ont chacun à leur époque choqué et tenté à la fois les consommateurs.

Mais qu'en est-il de noms ouvertement négatifs ? Là encore de bons exemples font mentir la règle. Poison (Dior), Egoïste (Chanel), et plus récemment Faux-Cul (Nickel) ou la marque de maquillage Urban Decay (= déchéance urbaine) ont dû soulever quelques discussions en interne ! ça ne les empêche pas de rencontrer, à petite ou grande échelle, leur public. Comme quoi, toute règle de marché connait ses exceptions.

Si vous avez d'autres noms du même ordre en tête, partagez-les avec nous dans les commentaires.

19 sept. 2008

La crème à 1000$

La Prairie lance Cellular Cream Platinum Rare, une crème à 1000$, en réponse à la demande croissante d'hyper luxe. Mazette, 1000$ pour 50ml ! Ce soin, probablement le plus cher au monde à l'heure actuelle, vient ainsi coiffer au poteau la cohorte de gammes qui constituent le segment anti-âge ultra-luxe, qui a connu la plus forte expansion ces dernières années. Si à l'aube des années 2000 on frémissait devant une étiquette à 600 Francs, on a rapidement dépassé la barre des 100€, puis des 200€, puis des 300€, pulvérisant à chaque nouveauté les supposés plafonds psychologiques. Il n'est pas rare pour une marque de luxe de couvrir toutes les gammes de prix avec une offre hydratation autour de 50€, l'anti-âge spécialiste autour de 80€, puis une gamme anti-âge plus globale autour de 120€, puis une gamme super luxe au-delà de 200€ etc...

Si la question du pouvoir d'achat est inévitable aujourd'hui dans les médias, elle semble savamment ignorée par l'industrie du luxe, qui sait choyer les happy few dont la richesse, elle, augmente ! Ces gammes ont tout pour plaire : ultra-rentables, elles font parler d'elles dans les médias, confortent le positionnement luxe des marques et sont appréciées des conseillères qui réalisent plus facilement leurs objectifs de vente ! Tout les acteurs du marché y trouvent leur compte.

Et les consommatrices répondent présentes, et pas uniquement les plus riches. Puisque c'est très cher, c'est que cela doit être très performant... Dans l'achat d'un soin aussi luxueux, deux dimensions doivent s'équilibrer : le rêve et la caution technique. Toutes les marques qui s'attaquent à ce marché n'ont pourtant ni la légitimité scientifique ni la capacité à faire rêver, nécessaire pour rencontrer un vrai succès.