30 avr. 2007

Parfumeries indépendantes : quel avenir ?

Je vous conseille de lire l'article passionnant des Nouvelles Esthétiques sur l'évolution (ou la révolution ?) de l'activité des parfumeries indépendantes, ou comment leur survie passe par une stratégie de différenciation vis-à-vis des grandes enseignes : choix des marques, qualité du conseil, développement des services complémentaires (institut...), fidélisation, montée en gamme, etc... Certaines parfumeries en sont pratiquement à se réinventer en tant que marque (avec lancement de produits dérivés etc...) pour se rendre incontournables dans un environnement fortement concurrentiel.

21 avr. 2007

Mademoiselle Bio : pour un nouveau monde de beauté

Violette Watine a fondé Mademoiselle Bio, site de vente de cosmétiques bio, après une expérience de plus de 8 ans en marketing, notamment dans le groupe L'Oréal. Elle a bien voulu répondre à mes questions sur la création et l'évolution de Mademoiselle Bio, et plus largement sur les évolutions de l'univers de la beauté.

Comment est né le projet Mademoiselle Bio ?
A l'origine du bouleversement, la naissance de mon premier enfant : avec lui a commencé ma prise de conscience écolo. Mon premier produit de beauté bio a été une huile anti-vergeture. Je voulais le meilleur pour lui. Puis lentement, j'ai cheminé, je me suis documenté et j'ai tout changé chez moi en terme d'habitudes de consommation. Puis, ça ne suffisait plus. J'avais besoin de mettre mon travail en adéquation avec mes valeurs et mes convictions. Du coup, j’ai envisagé de très nombreuses pistes : de l’ONG à la création d’entreprise, tout y est passé. Le plus évident s’est imposé à moi : faire mon métier au service du développement durable. Autrement dit, créer ma propre marque de cosmétiques bio-équitables.

Le changement de mentalité n'était pas complètement opéré. Je raisonnais encore comme un cadre chez le leader du marché. Mes ambitions étaient démesurées : il me fallait innover scientifiquement avec des actifs bio-équitables. J'ai bossé sur le sujet de nombreux mois, aidée d’une direction scientifique costaud.

Comment le projet de création de marque est-il devenu un projet de distribution de cosmétiques en ligne ?
Mon business plan bouclé, je me suis rendue compte que les besoins financiers étaient énormes, les risques majeurs et la pression considérable…. Un peu trop pour une seule femme. J’ai envisagé l’association pour partager les risques, les soucis … Cela ne s'est pas fait. Et tout à coup, j'ai décidé de mesurer mes ambitions, faire un projet à mon échelle : Mademoiselle Bio voit le jour. Nous sommes fin juin 2006. Et je me donne 4 mois pour monter le projet de A à Z et ne pas manquer les fêtes de fin d'année.

Pendant ce temps, j'ai fait un travail de titan pour trouver la solution technique qui me permette d'avoir une véritable approche client, dénicher les marques qui correspondent à mon cahier des charges (plus de 200 marques passées en revue), définir toute la stratégie financière, gérer l'aspect juridique et administratif ... La boutique a finalement été lancée le 8 novembre 2006.

Pour Mademoiselle Bio, le blog a précédé le site marchand. Qu'est-ce que le blog apporte à cette aventure ? Comment l'avez-vous fait évoluer ?
Le blog est pour moi un élément essentiel de l'aventure. Une boutique en ligne est complètement désincarnée. La relation humaine est très limitée. Or, cette aventure est pour moi avant tout une aventure humaine : j'ai envie de cheminer tant d'un point de vue personnel - me nourrir dans mes réflexions écologiques - que d'un point de vue personnel - partager mon expérience de créateur d'entreprise. Or le blog est un outil merveilleux pour créer un lien humain, échanger, partager et se nourrir.

Du coup, avec le blog, je chemine avec mes lecteurs vers un monde plus beau, plus bio ! J’ai souhaité que ce blog soit une "chronique" qui donne envie d’aller plus loin. Il invite à réfléchir et échanger autour des thèmes qui fédèrent Mademoiselle Bio : la beauté engagée, le bien-être holistique, le quotidien d’écolo et la création d’entreprise engagée.

Le site marchand Mademoiselle Bio a ouvert un peu avant Noël : quel premier bilan tirez-vous de ces premiers mois d'activités ?
Le bilan est excellent ! J'avais un peu peur qu'après les fêtes, Mademoiselle Bio accuse une baisse d'activité. En fait, la croissance est très soutenue. La démarche Mademoiselle Bio d'associer le bio et le glamour est vraiment appréciée. Les femmes sont ravies de découvrir de nouvelles marques bio. Et surtout la qualité des produits fidélise beaucoup ma clientèle. Ces premiers mois sont très encourageants d'un point de vue commercial.

D'un point de vue humain, j'ai encore beaucoup de mal à gérer mon équilibre. Je bosse jour, nuit et week-end ! Je pense que c'est normal en phase de lancement. Mais je vais devoir réfléchir à la gestion de la croissance, car je ne pourrai pas tenir à ce rythme-là à long-terme…

Qu'est-ce que votre expérience antérieure au marketing d'une grande marque de soin de luxe vous apporte aujourd'hui dans votre nouvelle vie ?
Elle m'apporte beaucoup et en particulier l'expertise métier. Grâce à mes années en cosmétiques conventionnelles, je connais les labos, les marchés, les consommateurs et leurs attentes, la distribution, ... Cela me fait gagner beaucoup de temps tant dans la sélection de mes marques que dans ma relation aux clientes.

Cette expertise me permet aussi d'accompagner mes marques : très souvent ce sont des créateurs très charismatiques, mais qui ne sont pas tous très avertis sur l'aspect marketing. Donc, nous échangeons beaucoup sur leurs développements futurs, l'évolution de leur marque, leur communication ... Nous sommes de vrais partenaires.

Pensez-vous qu'un jour, même dans un avenir lointain, le bio sera la norme, que toutes les marques, y compris de luxe, s'y mettront tôt ou tard (parce que les consommateurs, voire la loi, l'exigeront...) ?
Voilà une bien belle question ! J'ai créé Mademoiselle Bio car j'ai envie de créer un nouveau monde de beauté. Et j'aimerai croire qu'un jour le bio sera la norme. Mais on en est encore très loin. Que les grands groupes cosmétiques s'y mettent, je n'en doute pas [1]. Bientôt, nous verrons des lancements chez L'Oréal, LVMH, Lauder et les autres pour surfer sur cette niche de marché en forte croissance. Ils créeront une offre restreinte parmi toutes leurs marques et produits existants.

Mais les contraintes économiques sont telles qu'ils ne pourront pas passer toutes leurs marques au bio. Ce serait accepter d'augmenter de manière significative leurs coûts de revient. Et oui, revenir aux matières premières végétales et apporter des garanties supplémentaires implique un surcoût de production ! Ainsi, je pense que nous verrons encore longtemps les lobbys de l'industrie cosmétique se battre pour appauvrir REACH et les autres mesures législatives qui seraient trop contraignantes pour eux. Et ce au détriment des garanties pour les consommateurs !

On vous a pas mal vu dans la presse, sur Internet... Comment gérez-vous la communication de votre site ?
La presse m'a réservé un accueil très chaleureux. C'est formidable ! Par faute de budget, je gère tout moi-même. J'ai écrit mon dossier de presse, pris mon bâton de pélerin pour le diffuser auprès des journalistes, fait les relances ... Le plus satisfaisant est que je commence maintenant à avoir des demandes de journalistes sans les avoir sollicitées.

Cette communication est pour moi essentielle car je suis très souvent le premier point de vente français de mes marques. Donc, les faire connaître est crucial !

Et l’avenir ?
J'ai des projets pleins la tête. Pour la boutique, je compte dénicher de nouvelles marques en continu. L'offre restera pointue et je ne distribuerai que les marques dans lesquelles je crois. Je veux vraiment rester fidèle à l'esprit Mademoiselle Bio. Clé des Champs est ma dernière venue. Une très belle marque qui propose des soins de saison inspirés par la médecine chinoise. Et d'autres marques arrivent bientôt. Coté services, je cherche à toujours répondre au mieux aux attentes des femmes. J'ai mis récemment en ligne le diagnostic beauté personnalisé, élaboré avec une bio-nutritionniste naturopathe. Il donne de nombreux conseils pratiques.

D'ici quelques jours, les femmes pourront directement commenter les produits de beauté en donnant leurs appréciations sur les fiches produit. En fait, j'essaie vraiment de me mettre à la place de mes clientes et de me demander ce qu'elles souhaiteraient. D'ailleurs, je profite souvent du blog pour leur demander leurs avis !

[1] Yves Saint-Laurent Beauté vient de lancer la gamme de soin bio de la marque Stella Mac Cartney, tandis que Clarins et L'Oréal ont récemment racheté des marques bio prometteuses.

A noter : à l'occasion de la Quinzaine du commerce équitable, Violette publie sur son blog une série d'interviews de chefs d'entreprise engagés dans le commerce équitable, comme Ekobo, Ideo, Alter Eco, Amazonia Preciosa, Senteurs du Sud... pour sensibiliser le grand public à un commerce plus respectueux de l'homme et de son environnement.

A voir, 2 interventions de Violette Watine sur Direct 8 :
-
sur Direct 8 dans "Touche pas à ma planète"
-
sur Direct 8 dans "Bien-Être"

Crédit photo : Mademoiselle Bio

18 avr. 2007

Buzz on-line pour Garnier et Sunsilk

Deux campagnes configurées pour générer du buzz, deux approches distinctes relayées par CultureBuzz.

Côté Sunsilk

Sunsilk (Unilever) développe deux actions de communication virale sur Internet.
- Pour promouvoir sa gamme de soins dédiées aux cheveux bruns et aux cheveux blonds, le site ColorShowdown oppose brunes et blondes : chaque camp a son Lounge, et visiter les rubriques du lounge, participer aux tests, réagir, cliquer, télécharger les goodies, chaque action rapporte à son camp des points. Pour le moment, les brunes l’emportent…
- Pour lancer sa nouvelle gamme « Libre comme l’air », Sunsilk a opté pour un mini-site dédié dont le fer de lance viral est une série de « webisodes », 12 épisodes de 2min30. La marque a signé un partenariat avec Dailymotion pour assurer une visibilité maximale à sa mini-série, contant les aventures d’une jeune provinciale cherchant à percer comme comédienne.


Libre_comme_l_air

Côté Garnier

Pour enrichir son site institutionnel jetunous, qui développe, au travers de diverses rubriques, le thème de sa campagne « Prends soin de toi », Garnier (L’Oréal) a choisi la viralité des blogs ! Deedee, jeune bloggueuse qui accueille déjà 5000 visiteurs quotidiens sur son blog, a été choisie par Garnier pour présenter une série de podcasts, programmes video courts, sur des thèmes très divers et en phase avec une cible jeune et féminine, et parrainés par Garnier. Là encore, un partenariat avec Dailymotion permet de démultiplier la visibilité de l’opération.

Richesse des contenus, identification à la cible directe, simplicité de la mécanique buzz, tous les ingrédients semblent présents pour faire de ces initiatives de bons exemples de communication ciblée en ligne. Les marques de grande distribution prouvent à nouveau qu’elles sont plus à l’aise dans ce type d’actions que leurs concurrentes des circuits pharmacie ou sélectif. Question de proximité avec la cible… question d’audace également.

Crédit photo : Garnier - issu du site CultureBuzz

La vérité nue...

Êtes-vous de ceux qui préfèrent tout savoir, ou de ceux qui préfèrent continuer à rêver ? Beauty Brains est un blog américain dont l'objectif est de "casser" les mythes de la cosmétique, d'analyser les revendications miracle des produits... Déprimant !

17 avr. 2007

Le blog dédié aux nutricosmétiques

La cosmétique orale, terme qui désigne l'ensemble des produits qui visent à agir de l'intérieur, par voie orale, sur la beauté de la peau, est à l'honneur sur le blog les nutricosmétiques totalement dédié à ce segment bien spécifique de la cosmétique : actu, lancements, infos pratiques, marques leaders... Une mine d'information pour les afficionados.

Pour rappel, quelques notes de mon blog sur le sujet :
- boissons cosmétiques
- yaourt cosmétique

A découvrir également, le site Nutriform, spécialiste des compléments alimentaires, et notamment des compléments beauté.

13 avr. 2007

La cosmétique descend dans la rue...

C’est évidemment un sujet brûlant : puisque les médias traditionnels perdent en efficacité, puisque l’efficacité de la communication on-line conserve une part d’aléatoire, puisque l’animation point de vente a ses limites (elle s'adresse aux clients habituels du point de vente, sans forcément toucher les autres), les marques doivent nécessairement aller hors de leur périmètre naturel, au devant des consommateurs. C’est tout l’enjeu des actions évènementielles hors du point de vente (à commencer par le street marketing, dont on parle beaucoup ici ou …)

Toucher le grand public

Dans l’univers cosmétique, les marques de grande consommation sont bien évidemment plus à la pointe, car a priori plus légitimes sur ce type d’actions que leurs consoeurs du selectif : elles n’ont pas le risque d’égratiner leur capital marque, d’abord bâti sur la proximité avec le public, contrairement au luxe qui affiche naturellement davantage de distance.

Garnier (groupe L’Oréal) développe par exemple depuis plusieurs années des actions de ce type avec par exemple les bus Fructis, qui partent à la rencontre des jeunes pour distribuer des échantillons, donner des conseils de coiffure, proposer des relooking. Axe (groupe Unilever) est l’un des exemples les plus aboutis avec le fameux Axe Boat, superbe yacht qui, au large des plages françaises, accueille chaque soir pendant l'été des soirées VIP, tandis que dans la journée, animations et concours s’organisent sur le thème de la séduction pour gagner sa place à bord du yacht. Une opération qui génère chaque année un buzz fabuleux pour la marque.

Le luxe dans la rue ?

Côté marques sélectives, les tentatives sont encore timides. Calvin Klein, sans doute aidé par son appartenance antérieure à Unilever où cette culture est particulièrement développée, a organisé différentes actions de ce type : CK apartement, CK backstage… Des opérations destinées à un public jeune, et rendues possibles par un territoire de marque particulièrement propice à des initiatives très grand public, sans état d’âme sur l’opportunité pour une marque de luxe de réaliser ce type d’opération.

Kenzo est parvenu à faire une véritable opération de street marketing tout en répondant parfaitement aux exigencesdu luxe : en mai 2001 à Paris, 150 000 coquelicots sont plantés devant le Centre Georges Pompidou pour être ensuite distribués aux promeneurs. L'opération est reconduite à Singapour, Hong-Kong et Milan l'année suivante. La représentation parfaite de l’univers poétique de la marque et de l’esprit du parfum, « une fleur dans la ville ».

Le luxe a à mon sens tout intérêt à s’y mettre, tant il serait réducteur de se consacrer exclusivement à animer les points de vente, et donc à se partager, entre concurrents, la base de cliente naturelle des parfumeries, sans chercher à élargir cette base. Et les médias on-line et off-line ont leur limite pour « recruter » de nouveaux consommateurs dans les parfumeries. Les opérations hors du point de vente peuvent contribuer à ramener ces nouvelles clientes. A chaque marque de trouver, comme Kenzo, un créneau de communication efficace et cohérent avec l’image de marque.

Ces actions évènementielles ont plusieurs avantages : coûts faibles, public diversifié mais relativement ciblé, construction d'une belle proximité à la marque, retombées potentiellement larges... Elles doivent s'envisager uniquement en complément de campagnes média plus classiques. Seule limite : il faut avoir une idée vraiment créative, qui sorte franchement de l'ordinaire, pour que l'opération soit efficace ! Et ce talent-là n'est pas si commun...

6 avr. 2007

Le blog Perlescence

Perlescence a son blog : les créatrices de la marque de cosmétique tiennent le journal intime de leurs vies pro et perso, mêlant conseils cosmétiques, galères d'entrepreneuse et loisirs du week-end. Une entrée sympathique dans les coulisses d'une marque.

Crédit photo : Perlescence

Le blog qui inspire L'Oréal...

La stratégie du groupe L'Oréal serait-elle guidée par la lecture du blog La Gazette Cosmétique ? Tout semble le prouver, à lire cette note...

Voilà pour le clin d'oeil. Plus sérieusement, l'auteur de la Gazette relève 3 territoires d'exploration nouveaux pour le groupe L'Oréal, annonciateurs de futurs développements dans ces domaines :
1 - le bio, comme en témoigne le rachat de Sanoflore
2 - la pharmacopée indienne et l'ayurvédique, à la fois clé d'entrée pour l'immense marché indien et ultra-tendance aux USA
3 - la nutraceutique ou cosmétique orale, avec le projet Lumaé né de l'association de L'Oréal aux deux géants de l'agro-alimentaire Nestlé et Coca-Cola

On le voit, L'Oréal se montre ouvert aux tendances émergentes et prêt à investir fortement sur ces tendances pour tenir sa place de leader et ne pas se laisser grignoter ses parts de marché par ses petits concurrents.

5 avr. 2007

Les fils RSS de la beauté, du parfum, de la cosmétique...

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