27 mars 2008

Swarovski fait briller Clarins et Mugler

Swarovski, leader mondial du cristal et toujours à la pointe de la tendance grâce à d’incessantes collaborations de prestige avec les grandes marques de la mode, de la joaillerie et de la cosmétique, annonce la création d’une ligne de parfums, maquillage et acessoires de beauté, opportunément baptisée “Swarovski Beauty“. Ce développement se fera par le biais d’un accord de licence passé avec Thierry Mugler Parfums (propriété du groupe Clarins).

Difficile de ne pas faire le lien avec les annonces en série de collaborations signées par les différentes divisions de Clarins (principalement Clarins, Azzaro et Mugler) ces derniers temps : Stella Cadente (2005), Porsche Design et David Yurnman et prise de participation dans Kibio (2006), création de la marque My Blend (2007)… Mon hypothèse, c’est que Clarins cherche à atteindre le plus vite possible la taille critique qui lui permettra enfin d’être trop costaud pour un rachat, pour éviter de subir ce que le groupe a déjà subi en 2007, avec les rumeurs de rachat par L’Oréal ou de fusion avec YSL-Beauté.

Reste que Swarovski est une jolie prise pour Clarins, et représente une belle opportunité de business. La marque jouit d’une belle aura, très en phase par ailleurs avec l’esprit Mugler dont les équipes vont justement avoir en charge les projets.

26 mars 2008

Les hommes star de la pub

La mode des égéries dans l'univers des parfums et cosmétiques s’est définitivement propagée aux produits masculins : tel est le constat des Echos, après avoir reçu le communiqué annonçant que Jude Law incarnerait dans quelques mois le nouveau parfum masculin de Dior. Et quelques semaines à peine après la sortie du dernier Dolce & Gabbana (Procter & Gamble) représenté par l’acteur Matthew McConaughey. Rien d'étonnant, tant les stars sont devenus clé dans les communications parfum et soin, et en parallèle, après l'excellente année 2007 que le marché a connu côté hommes quand les nouveautés féminines peinaient à s'imposer.

Au-delà de la célébrité, la personnalité

Pour toute marque, il s’agit d’affirmer sa personnalité au travers de celle de la star choisie. Car c’est là toute la difficulté : choisir le bon porte-drapeau, certes très admiré, très fédérateur, mais surtout celui qui va effectivement coller à la perfection à l’univers de marque et l’univers du produit à défendre. D’où le succès d’acteurs ni jeune ni vieux, confirmés sans être dépassés, moderne sans être trop hype, pas rebelle mais pas lisse, pour plaire au plus grand nombre tout en étant suffisamment uniques pour valoriser le produit.

C’est sans doute la raison pour laquelle les stars de la musique se font rares : pour le grand public, un acteur est polymorphe, son image a la souplesse voulue pour jouer ce nouveau rôle au service d’un produit. Le chanteur, lui, ne se cache pas derrière des rôles, il est défini par son style musical, forcément adoré des uns et méprisé des autres. La musique n’a pas la « flexibilité conceptuelle » du cinéma, et par conséquent la personnalité du chanteur peut prendre le pas sur le produit qu’il défend. Et ce point est évidemment clé dans les critères qui président au choix de la star. Néanmoins, c'est Justin Timberlake que Givenchy a choisi pour son prochain parfum : rien n'est donc impossible en la matière.



La référence en la matière, c’est la pub Nespresso avec George Clooney. Loin du mannequin sans saveur, l’acteur apporte évidemment sa notoriété, mais surtout son talent pour faire vivre le produit. En somme, un supplément d’âme, avec subtilité et humour - what else ? Il me parait donc indispensable que la communication mette en scène, au-delà du simple portrait, un vrai scénario qui justifie d’avoir fait appel à un acteur et met en scène son talent. Sinon, pourquoi ne pas avoir pris simplement un mannequin au tarif plus modéré ? L’acteur doit jouer, car c’est dans l’action que la masculinité se révèle.

Ci-dessous la pub de The One de Dolce & Gabbana, qui joue à fond la carte du star-system, parfaitement raccord avec le style 'bling bling' de la marque.



Crédit photo & video : Nespresso / Procter & Gamble

24 mars 2008

MAC invite Fafi pour une collection de maquillage

S'il est une success story qui fait rêver tous les marketeurs dans l'univers de la cosmétique, c'est bien celle de la marque de maquillage MAC. En une dizaine d'années, la marque (groupe Estee Lauder) est parvenue à se hisser dans le top 3 américain, pratiquement sans publicité, grâce à son positionnement professionnel (la marque de maquillage des makeup artists), une offre produit étonnante et experte, un choix de teintes pratiquement illimité. Evidemment, la marque est largement citée en exemple quand on évoque justement les marques issues de l'univers des makeup artist, qui ont ringardisé les mastodontes du maquillage, d'abord aux US, et depuis partout à travers le monde, obligeant les "tradi" à se réinventer.

Son modèle de développement est plus délicat à installer hors des pays anglo-saxons, où les grands magasins sont moins présents et donc où la marque a moins d'espace pour s'exprimer, d'où son choix, en France, de privilégier des boutiques en propre. Ces dernières années, la marque a aussi misé sur des collaborations marquantes (Diana Ross, Catherine Deneuve, Barbie, Playboy...) pour faire sa publicité.


Dernier exemple en date, la marque MAC Cosmetics a collaboré avec l'artiste de graffiti parisienne FaFi pour créer une nouvelle collection, inspiré de son travail ludique, girly, qui n'est pas sans rappeler l'imagerie manga. Vous pouvez voir le site dédié ici, ainsi qu'une communauté de fans sur Facebook, étonnamment peu exploré encore par les marques de cosmétique.

Crédit photo : MAC

7 mars 2008

Le Secret Naturel : de la savonnerie à la cosmétique bio

La savonnerie bio Le Secret Naturel s'est diversifiée pour devenir un acteur dynamique de la cosmétique naturelle, avec pour particularité de cibler les magasins "bio", la vente à domicile et les parfumeries au travers de trois marques distinctes (Oléanat, Originat et Elicey). Frédéric Arnaud, responsable des relations commerciales, a répondu à mes questions sur l'histoire récente de la société et ses perspectives.

Comment est née la société "Le Secret Naturel" ?
Frédéric Arnaud : Le Secret Naturel a été fondée en 2002 par Janine Blanchard et André Arnaud, experts dans les huiles végétales depuis plus de 15 ans. Alors que l’activité de savonnerie était sur le déclin en France, ils ont décidé de relever le défi en créant la première savonnerie artisanale utilisant uniquement des huiles biologiques pour fabriquer les savons. Cela a très bien fonctionné et la fabrication s’est alors diversifiée : huiles de massage, savon liquide, shampooing, beurre de karité, baume lèvres…. . Aujourd’hui le Secret Naturel est l’un des rares fabricants indépendants de cosmétiques biologiques en France.

Parlez-nous d'Oleanat, qu'est-ce qui fait la spécificité de cette marque ?
FA : Durant ces cinq dernières années, les deux associés ont ensemble développé la marque Oléanat en la positionnant comme la première marque de produits d’hygiène corporelle biologique pour la famille. Elle est certifiée par Ecocert avec le label Cosmebio. Nous venons également d’obtenir la certification One Voice, certification qui nous oblige à nous assurer que nos matières premières n’ont pas été testées sur les animaux.

Les labels existants sont-ils suffisamment connus du grand public, et suffisamment internationaux ? Par exemple, il n'existe pas aujourd'hui de label bio mondial...
FA : La difficulté majeure des labels c’est précisément leur diversité avec des référentiels non homogènes. Le débat tourne alors souvent autour de « quel est le meilleur ? ». A mon sens, il faut dans un premier temps faire de la pédagogie. Il est nécessaire de réexpliquer ce qu’est la cosmétique conventionnelle, la cosmétique naturelle et la cosmétique biologique.

La création d’un label mondial est une idée intéressante mais peu réaliste aujourd’hui … nous pouvons souhaiter, non pas une harmonisation des labels, mais plutôt la création de passerelles entre ces derniers. Prenons un exemple : le label ECOCERT , de plus en plus connu en France, n’a pas encore de visibilité assez grande aux Etats-Unis. Le consommateur américain rechercha d’abord un cosmétique bio avec le label « USDA ORGANIC ». Créer une passerelle entre Ecocert et Usda Organic reviendrait à permettre aux produits labellisés Ecocert de pouvoir mettre sur les emballages le logo USDA ORGANIC.

Comment avez-vous construit la gamme Oléanat ?
FA : La gamme Oléanat compte aujourd’hui pas loin de 100 références. Elle est construite autour d’une large offre de savons solides, de savons liquides, de gels douche, de shampooings. Autour de ces produits gravitent les huiles vierges biologiques ( amande douce, rosier musact… ) , les huiles essentielles biologiques ( lavande, ylang-ylang… ), le beurre de karité bio, le baume lèvres bio.

En quoi consiste votre partenariat avec Kalisterra ?
FA : Kalisterra est notre nouveau partenaire distributeur pour le réseau des magasins bio en France depuis le mois de Janvier dernier. Auparavant nous étions distribués par l’huilerie Emile Noel, qui a décidé de lancer sa propre marque de cosmétiques.

Parlez nous d'Originat, comment se positionne la marque par rapport à Oleanat ?
FA : Originat est une gamme de produits cosmétiques naturels et biologiques à destination de la vente à domicile. Nous avons démarré l’activité il y a quelques mois dans notre région d’Avignon et les débuts sont encourageants.

Qu'en est-il d'Elicey, troisième marque de votre portefeuille, et destinée aux parfumeries et institut de beauté ?
FA : L’information est encore confidentielle, mais je vais faire quelques révélations aux lecteurs de Cosmeo Blog. Elicey est une marque que nous avons construite pendant plus d’un an et demi, avec beaucoup de recherche et développpement. Sa sortie est prévue dans quelques semaines et elle sera positionnée comme la première gamme de cosmétique urbaine biologique aux actifs anti-pollution.

Quels sont vos projets pour l'avenir ?
FA : Nous sommes présents surtout en Europe du Nord, et travaillons en ce moment au développement du marché Américain. Nous voulons rester clairement une entreprise familiale indépendante dans un contexte de croissance externe des grands groupes de cosmétiques. Notre mission est de répondre aux besoins de chacun de nos clients en matière de produits d’hygiène et de soins biologiques en leur garantissant l’origine des matières premières, le mode de production et la sûreté de nos cosmétiques.

Comment voyez-vous l'avenir de la cosmétique bio ? Est-ce une nouvelle norme à laquelle toutes les marques vont-elles devoir progressivement se plier ?
FA : Le développement du marché de la cosmétique bio en France va sans nul doute s’accélérer dans les années à venir, mais le marché restera confidentiel du fait de la rareté des matières premières. Les petites marques bio cohabiteront avec les grandes marques de cosmétiques conventionnelles et vivront leur vie … !

Crédit photo : Le Secret Naturel

6 mars 2008

Myprestigium s'ouvre à la beauté

Le guide shopping du luxe Myprestigium.com annonce l’ouverture d’une nouvelle rubrique dédiée à la "Beauté" : 500 fiches produit (prix, points de vente...) associées à des conseils d'expert et aux commentaires des membres. Une nouvelle clé d'entrée dans l'univers des cosmétiques.

4 mars 2008

Les blogs et le publi-rédactionnel

Le tout nouveau Journal du Blog s'annonce comme une plateforme d'information incontournable pour tous ceux qui souhaitent se lancer dans l'aventure du blog marketing, dont l'industrie cosmétique se montre si friande, avec ses opportunités et ses risques. Premier exemple, cette note sur l'avenir du publi-rédactionnel dans les blogs.

Il est en effet tentant de contrôler le buzz suscité par une marque sur les blogs en rémunérant les bloggeurs pour qu'ils rédigent des articles sur le sujet et fassent ainsi monter la sauce. La note rappelle qu'on distingue publi-rédac (dont le texte est pour l'essentiel fourni par la marque au bloggeur) et billet sponsorisé (où le bloggeur rédige lui-même la note). Pour éviter les mises en cause éthiques, il est d'usage que les agences demandent aux bloggeurs de faire apparaitre clairement la mention "publi-rédac" ou un pictogramme dans la note. Mais le risque est évidemment de dissuader le lecteur de lire la note, ce qui pourrait remettre en cause l'efficacité publicitaire de ces procédés.


Par ailleurs, on le sait, la blogosphère est très fière de son indépendance et peut se montrer très dure vis-à-vis des blogs sponsorisés, en dépit des efforts des uns et des autres pour faire clairement apparaître l'existence d'un partenariat avec la marque. Nicolas de Blogrider indique ainsi dans les commentaires de la note que l'agence abandonne le publi-rédac : d'une part, trop de publi-rédac tue le publi-rédac, et d'autre part justement en raison de la violence des polémiques suscitées.

La rémunération des buzzers pose donc un réel problème, tant du point de vue de l'efficacité que de l'éthique. Les pratiques acceptées dans la blogosphère ne sont pas exactement identiques à celles qui sont naturellement tolérées par les consommateurs dans les médias classiques, leurs exigences, leurs attentes ne sont pas les mêmes. A méditer avant de se lancer dans une campagne de blog marketing ou de buzz marketing.

Crédit photo : image issue du Journal du Blog

3 mars 2008

Etui parfumé : adieux les testeurs ?

Signalsurf me transmet une info parue sur Influencia : pour deux éditions limitées d'été d'Alien et AMen, Thierry Mugler utilise un procédé inédit pour faire découvrir la fragrance. Une fenêtre dans l'emballage s'ouvre sur un plastique parfumé à la fragrance, remplaçant ainsi échantillons et cartes à parfumer, des outils de vente moins adaptés à des éditions éphémères.

J'admire ces marques qui s'efforcent d'avoir toujours une longueur d'avance, de tester de nouveaux procédés, de sortir des sentiers battus. Mugler en a fait sa logique de fonctionnement depuis ses débuts, ouvrant ainsi de nouveaux horizons à d'autres marques moins aventureuses.