28 févr. 2007

Coaching beauté

Figure de la blogosphère, Hélène consacre son blog monblogdefille à partager, comme dans une discussion "entre copines", ses astuces beauté. C'est un vrai plaisir de la lire, elle a du style, de l'humour, des convictions.

J'ai eu le plaisir de pouvoir faire profiter une personne de mon entourage d'un exemplaire de son livre "Pas besoin de souffir pour être belle" (gracieusement offert par les editions Hachette, merci à Hélène d'avoir pensé à moi !), qui, dans l'esprit de son blog, recense mille et un conseils "pour être belle de la tête aux pieds". Le livre appartient à une nouvelle collection lancée par Hachette sur le thème du coaching (beauté, amour, problèmes relationnels, sexe...) subtilement intitulée "On n'est pas des courges ".

Coach forever !

Il faut croire que le principe d'être coaché, accompagné dans sa vie privée ou professionnelle répond à une demande forte de la part du public : émissions de télévision, livres, magazines se créent dans cet esprit, pour aider les consommateurs à se repérer face à l'obligation croissante de perfection dans la vie privée et professionnelle d'un côté, et de l'autre côté l'offre pléthorique de produits et services, deux phénomènes qui appellent à chaque instant une expertise quasi-professionnelle.

Ce phénomène est évidemment vrai dans l'univers beauté. Les lancements sont très fréquents, l'offre est quasiment illimitée et sursegmentée, appelant chaque consommateur à développer une expertise complète lui permettant de se repérer dans des linéaires surchargés. C'est en outre un élément fondamental de la représentation sociale : qu'il s'agisse de choisir un produit inadapté à son type de peau, risquer la faute de goût ou passer à côté de la tendance, chaque erreur semble pouvoir avoir un vrai impact sur la relation aux autres. Or si les marques contribuent à donner cette importance à leurs produits, elles sont mal à l'aise dans le conseil, dans l'accompagnement, coincée dans un discours marketing qui pourrait manquer, aux yeux des consommateurs, de sincérité.

En tout logique, par la proximité qu'ils créent et par leur authenticité, les blogs beauté sont bien placés pour participer à cet accompagnement. Les auteurs / auteures de ces blogs connaissent le marché et peuvent en digérer la complexité pour le présenter, comme le ferait une copine experte, d'une manière simple et accessible, sans le filtre du discours commercial de la marque. Retrouver Hélène dans un livre ou Sophie dans une émission de télévision permet ensuite de prolonger la relation établie au travers du blog tout en bénéficiant de ses conseils de manière plus systématique, comme une mise en application concrète des conseils disséminés au fil des notes du blog.

26 févr. 2007

Sanoflore : l'interview par la Gazette Cosmétique

Le rachat de la marque bio Sanoflore par L'Oréal a bien évidemment ému les "bio addicts", inquiets de voir le géant de la cosmétique avaler un autre porte-étendart de l'éthique et du naturel (après Body Shop). Conscient de son rôle dans la communauté bio, la Gazette Cosmétique (dont j'apprécie beaucoup les articles) a pris les choses en main et fort opinément interviewé un membre de la direction de Sanoflore. Un échange bref, mais instructif sur les premiers pas de Sanoflore dans la galaxie L'Oréal.

25 févr. 2007

Un nouveau "P" : la participation

Sur le blog collaboratif Envie d’Entreprendre, Jean-Claude Morand pose une question troublante : les services marketing sont-ils obsolètes ? En effet, il rapporte les résultats d’une étude résumée sur le blog de Peter Kim : 3 départements marketing sur 4 ont été réorganisés dans les deux dernières années de sorte que 80% des marketeurs n’auraient plus d’influence sur des fonctions client majeures (service client par exemple…) et 85% n’auraient plus d’influence sur les fameux « 4P » fondamentaux du marketing (produit, prix, publicité, distribution (place en anglais)).

Aujourd'hui ces 4P, qui forment le mix marketing, sont toujours aussi fondamentaux, mais ils doivent désormais incorporer un nouveau P : la participation, puisque tel est l’avenir de la relation client, plus ouverte et plus collaborative. Les services marketing doivent, par leur expertise de la relation client, reprendre la main sur les 4P.

Les services marketing occupent généralement une place centrale dans les sociétés de cosmétique, mais j'imagine qu'il n'est pas inintéressant d'appliquer cette théorie à l'industrie de la beauté. La cosmétique fonde souvent sa valeur marketing sur une part de rêve, qui implique bien souvent une forme de distance avec le consommateur. Observez-vous néanmoins ce type d'évolution dans vos propres services marketing ?

21 févr. 2007

Marché chinois des cosmétiques

3 étudiants en Master 2 de Commerce et Management des Affaires Internationales à l'Université de Lille ont créé un blog de veille sur le marché des cosmétiques en Chine. A découvrir pour une vision globale du marché.

19 févr. 2007

Ida Delam Spa, naissance d'une marque

Ida Delam, fondatrice du spa et de la ligne de cosmétiques éponyme, a bien voulu évoquer pour Cosmeo Blog son parcours et la création de sa marque, Ida Delam Spa.

Racontez-nous votre parcours, comment sont nés votre spa et votre marque de cosmétique ?
Ida Delam - J’ai découvert le massage à 10 ans, dans le hammam où j'accompagnais ma grand-mère. C’est une femme qui était passionné de cosmétique, c’est elle qui m’a transmise sa passion. Je suis esthéticienne, mais je me suis très vite orienté vers les massages. Lors de mes différents voyages à l’étranger, j’ai appris différentes techniques, et j’ai très vite créé la mienne, le modelage omanais. C'est lors d’un voyage à Oman il y a 15 ans que j'ai découvert la myrrhe, point de départ pour ma propre gamme spa.

C'était une évidence pour moi de m’installer pour créer mon propre lieu, un lieu à mon image, un lieu authentique... C’est mon histoire qui fait de la marque que l’on s’intéresse à elle. Je suis une femme libre, curieuse, passionnée, j’aime ce qui est beau, subtil et raffiné. Il me semble que les temps ont changé et la clientèle également, entre autre avec Internet : ils ont envie et besoin de plus d’authenticité, avec un discours non pas de financier mais de passionné. Maintenant il est vrai que l’un ne peut pas aller sans l’autre...

Comment avez-vous conçu votre gamme de cosmétique, "Ida Delam Spa" ?
Etant masseuse, il m'a paru évident de créer en premier lieu une huile, l'Huile Secrète. 6 autres références ont suivi : la Crème de Lait, l'Exfoliant Peau de Velours, le Gel Douche Pur, le Masque Eclatant de Lumière et le Baume Caresse du Visage. J'y ai ajouté une bougie Douce Mélodie, et pour accompagner le tout j'ai produit un CD de musique, Ambiance Spa, pour permettre de vivre le concept dans son intégralité.

Comment crée-t-on l'univers d'une marque ?
J’avais bien des préférences pour les produits, j’ai travaillé avec un labo sur les textures. Mais créer une gamme c’est aussi un nom et une identité visuelle. C’est le designer Raphael Cloix qui m’a aidé. Il fallait d'abord choisir une couleur, le noir fut une évidence : le raffinement, le rare, le beau, c'est ce qui allait me permettre de me démarquer de ce qui se faisait sur le marché, et puis nous étions dans une gamme spa donc mixte, cela conviendrait aux deux sexes.

C’est lui aussi qui m’a présenté au parfumeur Fabrice Olivieri, pour créer un parfum unique, à mon image. Une formidable rencontre : un regard suffit pour se comprendre, l'envie d'aller aux mêmes choses, les mêmes envies de plaire. La senteur à base de myrrhe, senteur que j'avais découverte à Oman 15 ans plus tôt allait faire le succès de ma gamme. Pour le flaconnage, je voulais du verre ; grâce à une relation, je rencontre la responsable d'un très grand verrier…

A présent que la gamme existe, il faut la distribuer. C’est le Ritz qui m'a ouvert le premier ses portes... Je suis aujourd'hui en train de travailler sur de nouveau produits pour fin 2007, et sur un réseau de distribution, ce qui n'est pas évident, il faut concilier le besoin de faire du chiffre à court terme et de s'inscrire dans la durée, donc aller à son rythme…J’ai heureusement trouvé des financiers qui, avant de parler chiffres, ont pris le temps de s'intéresser de plus près à cette belle aventure.

Parlez-nous de votre marque, qu’est-ce qui la rend unique ?
ID
- J'ai créé ma propre marque parce que ce qu'il y avait sur le marché ne correspondait pas à mon état d'esprit. J'avais une vision très précise de ce que je voulais, de l'authentique, du pur, du vrai. Ce qui fait d'Ida Delam Spa une marque unique, c’est que c’est une marque 'personnelle' : je ne cesse de chercher ce que je pourrais apporter de plus pour que ma clientèle soit le plus satisfaite, une approche différente, une écoute différente. Je leur apporte ce qu’ils n’ont pas le temps de chercher pour être au mieux dans leurs corps et dans leurs têtes: une pause entre les pauses...

Quelle activité considérez-vous comme votre activité principale : le spa ou la marque ?
ID - Mon activité principale est encore le spa, mais je travaille pour que cela devienne la marque, et les deux peuvent tout a fais être dissociés. L’avantage de la marque, c’est qu’elle peut voyager toute seule.

Vos clientèles sont-elles rigoureusement les mêmes ?
ID
- Il est vrai que jusqu’ici, la clientèle du spa est la même que celle des produits. D’où l’évidence d’avoir une attachée de presse qui me permette de communiquer pour faire connaître la marque du plus grand nombre, et je sens que de plus en plus la marque se fait sa clientèle sans passer par le spa. Mais pour cela il faut que la clientèle me connaisse, et qu’elle adhère à mon projet, celui d’une entreprise artisanale...

Quels sont pour vous les secrets de la réussite ?
ID - Le secret de la réussite, c’est avant tout d’être sincère, de ne pas raconter ou vendre n'importe quoi. Avec Internet, la clientèle est très au courant de se qui se passe sur le marché, et beaucoup de petites entreprises se sont fait connaître grâce au net et c’est très positif : le clic sert de déclic !

Quelles sont vos projets pour votre marque ?
ID - Mon ambition serait de faire connaître ma marque à l’international, d’être entourée d’une équipe de personnes aussi passionnées que moi, et d’aller au bout de ce projet fou mais absolument passionnant. Je ne cesse de rencontrer des créateurs avec un talent exceptionnel, et j'ai très envie de travailler avec eux. Je leur donne une ligne directrice et je les laisse faire ensuite, pour la décoration, pour mon site, pour mes CD d'ambiance. L’univers du spa et du bien-être est un univers où il y a tellement de choses à apporter !

Crédit photo : Ida Delam

17 févr. 2007

Click !

A mon sens, l'une des meilleures pubs jamais réalisées pour un parfum masculin en grande distribution. Fin, stylé, drôle : grandiose !

16 févr. 2007

Le mystère Chanel

Rares sont les sociétés qui cultivent autant le secret que Chanel. L'article de l'Expansion sur lequel je suis tombé par hasard lève un coin du voile sur le mystère Chanel. Il est déjà vieux de dix ans, mais l'avantage avec une société qui sait aussi bien jouer la permanence, c'est que tout n'est pas obsolète dix ans plus tard...

L'article de l'Expansion démarre sur cette phrase de Coco Chanel : "ma légende repose sur deux piliers indestructibles : le premier, c'est que je suis sortie on ne sait d'où, du music-hall, de l'opéra, ou du bordel... Le second, c'est que je suis la reine Midas. On m'a cru une intelligence des affaires, mais les affaires, les bilans m'ennuient. Pour additionner, je compte sur mes doigts ". Belle formule ! Pour en savoir plus, vous pouvez lire cette biographie très complète par Henri Gidel, où l'on découvre la vie de Gabrielle Chanel, intense et romanesque. Le style est parfois un peu suranné, mais c'est passionnant.

13 févr. 2007

Essensis : place à la beauté intérieure ?

Antoine Riboud avait pour maxime "l'innovation est une alliance entre recherche, marketing, instinct, imagination, produit et courage industriel". Danone, l'entreprise qu'il a mené au sommet, numéro un français de l'alimentaire et numéro un mondial des produits laitiers frais, démontre à nouveau sa capacité d'innovation avec le lancement d'Essensis, le premier yaourt cosmétique. La dermonutrition (cosmetofood ?), un segment porteur ?



L'Actimel de la beauté

Comme le rappelle Mark Raison dans son blog, les cultures asiatiques considèrent que l'alimentation est un acte de santé autant que de plaisir. L'industrie alimentaire japonaise propose avec succès aux consommateurs des produits alimentaires aux vertus médicales et cosmétiques parfois farfelues (guimauves au collagère pour lèvres pulpeuses…).

On ne parle pas ici de cosmétique orale, ces pilules dont Oenobiol est l'une des marques emblématiques, qui s'apparente davantage à des médicaments, sans vertu nutritive. Le lancement d'Essensis est davantage dans la veine d'Activia (ex-Bio) et surtout Actimel de Danone, deux pionniers des aliments qui "font du bien". Lancé en 1994, Actimel réalise 890 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2005 et sans doute le milliard en 2006 [1].

Essensis serait "le premier produit alimentaire courant qui nourrit la peau de l'intérieur", selon la directrice marketing de Danone. Les nutriments d'Essensis (huile de bourrache, antioxydants de thé vert, vitamine E) contribuent en effet à limiter la déperdition en eau des cellules, de l'ordre de 15% dès 6 semaines et jusqu'à 25% après 4 mois, à raison de 2 pots par jour. Soit plus d'un euro par jour d'investissement, puisque le pack de quatre unités sera vendu 2.05 euros [1]. Pour Danone, c'est le futur emblème laitier du groupe, un nouvel Actimel.

Et pour frapper les esprits, le packaging fuschia a été étudié pour rappeler les codes de l'industrie cosmétique, et, outre la version nature, des parfums gourmands sont proposés ( litchi-raisin blanc, framboise-grenade, pêche-abricot). 101 calories par pot tout de même, contre 60 calories pour un yaourt nature… Essensis est lancé en priorité en France et en Belgique, et sous forme de bouteille en Espagne et Italie afin de respecter les habitudes de consommation de ces 2 pays.

La controverse

Essensis soulève les inquiétudes du porte-parole de l'association de consommateur Que Choisir face au protocole de test de Danone (36 femmes ont testé Essensis pendant 6 mois) : « C'est dramatique. On est atterré par ce mélange des genres entre alimentation et cosmétologie. Mais en l'absence de contraintes légales sur les alicaments en France, le consommateur est obligé de faire confiance à Danone. Pour Actimel, au moins, le groupe pouvait se prévaloir de l'avis de l'Afssa – l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments – qui admettait en gros que le produit boostait légèrement les défenses immunitaires dans certains cas, notamment contre les diarrhées chez les enfants. Mais avec Essensis, on est dans l'arbitraire total : l'industriel assène mais ne fournit pas les preuves scientifiques de ses allégations. La dermonutrition est un segment très porteur, promis à un bel avenir comme en témoigne son essor fulgurant au Japon par exemple. Mais elle donne à l'alimentation une orientation qui l'éloigne de ses valeurs fondamentales. Ainsi, au-delà des promesses tenues ou non sur son épiderme, il ne faudrait pas que Madame Michu se gave d'Essensis en oubliant de manger sain, équilibré et en quantité raisonnable ».

Pour l'Expansion [1], cela est également renforcé par le fait que, s'agissant de revendications cosmétiques, la clientèle serait moins regardante que sur le volet santé. Lorsque Unilever sort une margarine contre le « mauvais » cholestérol ou que Nestlé s'attaque à l'ostéoporose et la maladie d'Alzheimer, les enjeux ne sont pas tout à fait les mêmes.

Avaler sa crème hydratante ?

A mon sens, l'initiative de Danone est l'évolution naturelle du marché de la beauté.
- Les consommateurs sont de plus en plus ouverts à des approches beauté holistiques, qui prennent en compte les problématiques beauté de manière plus globale.
- Les marques y répondent par des offres de soins globaux, comme en témoigne ces derniers temps l'essor de l'anti-âge global au détriment des gammes spécialistes, et par des communications orientées bien-être plus qu'efficacité.
- Par ailleurs, le lien entre alimentation et bien-être est évidemment réaffirmé par la vogue des alicaments, et plus spécifiquement la perception du lien soin oral/bienfait topique se renforce, ce dont profite le marché en plein essor des compléments de cosmétique orale. Cependant, les grands acteurs de la beauté sont restés timides sur ce marché, ne serait-ce que parce les règlementations, très différentes d'un pays à l'autre, ne permettent pas de véritable stratégie internationale, nécessaires pour qu'un projet soit viable dans les grands groupes.

Tous ces signaux de l'émergence d'un besoin appelaient donc une réponse de la part d'un grand groupe de l'alimentaire. Danone, par son positionnement santé/bien-être, est évidemment le mieux placé pour agir. Face à promesse d'hydratation somme toute assez basique, la publicité massive, et les animations en point de vente (tel un Beauty Bar au Printemps), devraient permettre de créer l'évènement.

[1] Source : L'Expansion

En savoir plus :
- l'article de l'Expansion sur les alicaments
- un dossier Danone sur les projets "santé" du groupe

Suivi du buzz en temps réel : tableau des blogs mentionnant Essensis sur les 30 derniers jours
Technorati Chart


Crédit photos : issues du blog X-Prime et du blog Brieuc 75

9 févr. 2007

Produits star maquillage : Chanel vs Dior

Deux notes successives du Sael Blog sont consacrées aux produits star maquillage des looks Noël de Chanel et Dior. Ces deux marques ont popularisé le principe des produits star saisonniers en maquillage et rivalisent de créativité et d'ingéniosité pour proposer, à chaque saison, un produit qui sort des sentiers battus, suscite des retombées presse en masse et attire dans les points de vente les fashion addicts désireuses de s'offrir l'objet-star, disponible en quantités limitées et pour une période donnée. C'est une mécanique commerciale essentielle, tant elle met les collections de maquillage saisonniers sous les feux des projecteurs, drainant en magasin les inconditionnelles. Leurs principaux concurrents tentent également de prendre leur part du gâteau en lançant, pour le moment encore timidement, leur propre offre.

Faux jumeaux

Si à première vue Chanel et Dior semblent livrer la bataille avec les mêmes armes, les deux stratégies sont distinctes. Certes, à chaque saison son produit star, quatre fois par an. Mais le contenu (généralement une harmonie de plusieurs couleurs) et le contenant répondent à des mécaniques différentes.

Chanel utilise un boitier institutionnel (identiques aux autres boitiers de la gamme de maquillage) et joue sur des effets de matière dans la formule elle-même : que la texture soit à base de poudre ou plus crémeuse, elle reproduit en surface, grâce à des procédés de formulation très avancés, les couture d'un jeans, le décor des pavillons de Coromandels, paillettes du seguin... Une prouesse technique pour le plaisir des yeux.

Dior mise généralement sur des formules plus classiques mais les proposent dans un boitier innovant, à chaque fois inspiré des collections de couture Dior des saisons précédentes. Il s'agit d'abord et avant tout de s'offrir un accessoire, et l'étonnement est créé par la beauté et l'ingéniosité de l'objet. Bague, dé, mini-sac, coeur à pampilles renfermant des gloss ou des ombres à paupières, l'inspiration est autant la maroquinerie que la joaillerie. La prouesse est plus dans l'éxécution packaging que dans la formulation.

Cohérence, cohérence...

A chaque marque son positionnement, à chacune son image. Chanel creuse le sillon de l'intemporalité en réinterprétant dans la matière elle-même des codes couture éternels, et préfère le luxe intime dissimulé dans un banal boitier. Dior joue l'instantané, en créant le lien avec une collection éphémère de sa maison de couture, misant sur le visible, offrant un luxe plus show off et logotypé. Chaque stratégie vient donc renforcer le territoire intrinsèque de la marque, s'adressant sans doute à des typologies de femmes différentes.

Crédit photo : Chanel / Dior issues du Sael Blog

5 févr. 2007

Clive pour Hypnôse

Lancôme consacre son année aux hommes : relancement de sa gamme de soins, qui n'a pas performé à la hauteur de ses espoirs jusqu'ici, et surtout lancement de Hypnôse Homme, la version masculine de son parfum star lancé en 2005 avec un impressionnant support média. Pour mettre toutes les chances de son côté, la marque a fait appel à l'acteur Clive Owen (Closer, Inside Men...) pour incarner le parfum aux côtés de Daria, l'égérie du parfum féminin.

C'est un vrai pari pour la marque, qui n'a jamais connu un vrai succès sur les masculins. C'est également une initiative originale que de créer un univers commun soin et parfum avec le même visage.

Voici la vidéo (pas vraiment passionnante, je vous l'accorde) de l'annonce de la collaboration de Clive Owen avec Lancôme :



Crédit photo / video : Lancôme

2 févr. 2007

Luxe et bio : go !

C'est un tournant pour le circuit sélectif comme pour le bio avec la première gamme bio lancée en selectif : la marque Stella Mac Cartney (groupe Yves Saint-Laurent) crée Care, ligne de soins bio certifiés Ecocert.

Pour ce lancement, il fallait la légitimité bio : la créatrice Stella Mac Cartney est très investie dans les mouvements alternatifs, et le bio est l'extension naturelle de ses engagements. Côté luxe, des galéniques exquises, issues de quatre années de recherche, des packagings sobres et élégants, un visuel pour le moins en rupture dans l'univers souvent lissé du bio... Ce lancement est doublement puissant : aux partisans du bio, la créatrice apporte la caution d'une démarche sincère et engagée, et aux fans du luxe répond le savoir-faire Yves Saint-Laurent Beauté.

L'initiative devrait être suivie avec attention par le sélectif : grandes marques et circuit bio considèrent souvent leurs univers comme parfaitement étanches, avec des orientations diamètralement opposées, des consommatrices parfaitement distinctes. C'est évidement loin de la vérité et Care pourrait donner des indications précises sur la manière dont ces univers se rejoignent.

D'autres articles sur Care :
- Mademoiselle Bio
- Beauté Addict
- TrendsNow